Edern Erwyn ~ Petit être fragile

Edern n'est pas un garçon très ambitieux … Il faut dire qu'il 'na aucun souvenir de tout ce qui est émotionnel dans le passé. C'est à dire qu'il ne se souvient ni de ses amis, ni de ce qu'il aimait, ou même de ce qu'il n'aimait pas. Si de part le passé, c'était un garçon dynamique, il est devenu un jeune homme timide, rougissant pour un rien, qui n'a pas confiance en lui malgré ses capacités. Il a gardé ses connaissances dites « de cours », comme lire, écrire, compter … Bref ce qui ne jouait pas sur ses émotions. Du coup, si on lui demande ce qu'il aime faire, il dira qu'il ne le sait pas. Il sait qu'il jouait de la musique, parce qu'il connaît le solfège à haut niveau, mais il ne sait pas quel instrument il jouait.

Par contre, une chose qu'il sait faire, c'est la cuisine. Il n'avait jamais appris, c'est inné chez lui, il sait manier les ingrédients au feeling et suivre une recette à la perfection. Depuis qu'il est arrivé, il s'entraîne pour devenir meilleur, non pas par passion, mais parce que plus tard, il faudra bien vivre de quelque chose, c'est du moins ce qu'il se dit. Parce qu'on ne vit pas éternellement dans les études.

Il ne sait pas se faire respecter et se fait facilement marcher sur les pieds. Pourtant, ce n'est pas quelque chose qui lui plaît, il n'a juste aucun répondant, se contentant en général de s'excuser, à la limite des larmes. Certains disent de lui qu'il est pathétique, surtout quand on ne sait pas que cela provient de sa perte de mémoire partielle. Il faut dire qu'il en parle que peu, il préfère qu'on ne le sache pas, sans vraiment savoir pourquoi.

Il aimerait se trouver des passions, mais pour le moment, il est très centré sur les études et sur la cuisine. Il a un peu peur que quelque chose qui lui plaise devienne un fardeau ou lui prenne trop de temps. C'est un peureux, on pourrait même dire qu'il a peur de son ombre, enfin, manière de parler. Il peut être effrayé avec une grande facilité, et il semble évident que certains aimeraient en jouer.

Par chance, ou malchance, il dégage cette chaleur qui rassure. Surtout quand il est sous forme de loup. Il aime bien prendre cette apparence, juste pour fuir le quotidien, et parce qu'il est beau sous cette forme. Il se préfère animal qu'humain. Mais pour le moment, il contrôle très mal son don, si ce n'est pas du tout. Étant fraîchement arrivé, il ne connaît rien de ce monde, ni de lui même … Il est souvent mal à l'aise à cause de cela.

Il n'a pas spécialement d'avis préconçu sur les autres par leur apparence, mais par ce qu'ils sont quand il les fréquente. Il ne se doute pas que certains peuvent être faux, innocent et pur qu'il est. Il ne comprend pas les blagues, ni l'humour en général …

Il n'en reste pas moins un bon ami, gardant les secrets, et étant à l'écoute. Même s'il n'est pas forcément bon conseiller, il essaie de toujours aider son prochain, même si ça lui porte préjudice.

Petit, Edern était turbulent. Il fallait bien avouer que c'était une bonne raison pour ses parents de ne pas avoir d'enfant supplémentaire. Ce n'était pas une famille unie, les parents s'engueulant presque tous les jours pour une raison ou une autre. Du coup, Edern était devenu turbulent pour attirer l'attention et que celle ci dévie des engueulades. Mais ça ne fonctionnait pas spécialement. AU contraire, les engueulades se tournaient sur lui. Mais il continuait quand même, attirant ainsi l'attention de ses professeurs. On disait de lui qu'il n'était pas méchant mais qu'il manquait d'attention de sa famille. Ce qui n'était pas faux d'ailleurs, puisque chez lui, il avait tendance finalement à ne plus se manifester.

Il a appris à jouer du piano grâce à un de ses professeurs. Celui ci avait remarqué qu'il avait l'oreille absolue. Ce fut un échappatoire pour le jeune homme, qui appris sans vraiment comprendre pourquoi le solfège dans un premier temps, puisqu'il pouvait jouer une mélodie facilement sans connaître les notes. C'était fascinant, le piano, il adorait en jouer, c'était une bulle où il pouvait s'enfermer. Sa turbulence ne se calma pas pour autant dans les cours ordinaires. Il restait le chenapan qui faisait le pitre et qui faisait rire ses camarades. Pourtant, ses notes étaient plutôt bonnes, sans être exceptionnelles. Ses professeurs se doutaient qu'il travaillait vraiment, vu qu'il n'écoutait apparemment pas en cours. Edern a toujours été appliqué en dehors de l'école, après tout, chez lui, c'était comme ça qu'il échappait aux grondements des engueulades.

Pour ce qui était de ses passions, il aimait être avec ses amis et faire du sport, même s'il n'était pas spécialement doué. Il avait de l'endurance, mais pas une grande force, du coup, pour le football, ou le baseball, il n'était pas le meilleur. Mais il pouvait aussi courir assez vite, et faire des feintes, ce qui faisait de lui un bon « voleur » de balle au football. Pour ce qui était de la précision qu'il avait, il n'a jamais mis un but ou un panier de basket … oui la précision n'était pas son fort.

Alors qu'il avait 13 ans, il se prit d'une passion pour le dessin. Enfin, si on peut appeler ça une passion … Lors de ses nombreuses heures de retenues, il en avait marre de travailler, donc il se mettait à dessiner. Ses professeurs se doutaient bien qu'il était plus manuel que intellectuel en général, quand on voyait qu'il avait un on niveau intellectuel, on se disait qu'il avait toutes les clés pour réussir.

A peu près à la même période, ses parents divorcèrent. Il se dit que ça serait une libération, mais sa mère, qui le garda à sa charge, n'eut pas une vie bien rangée. Entre ses nombreuses conquêtes, et sa manie de sortir pour profiter de sa vie, elle laissait le garçon se débrouiller seul. Honnêtement, Edern ne savait pas s'il préférait sa vie d'avant ou sa vie actuelle. Il apprit à faire la cuisine, sans y prendre goût, mais sans détester non plus, c'était un besoin, et il s'exécutait. Il était doué, mais n'en pris jamais vraiment conscience.

Puis, alors qu'il eut 16 ans, il eut un accident de la route. Il fut renversé par une voiture. Honnêtement, il ne se souvient plus de rien à ce moment là. Et le choc lui fit perdre une partie de sa mémoire, tous ses souvenirs émotifs. Que ça soit sa famille, qu'il détestait, ses passions, qu'il oublia, même pire, il avait beau avoir l'oreille absolue, impossible pour lui d'apprécier toute musique qu'il jouait, ou encore ses amis qu'il adorait, tout échappa à sa mémoire.

Du coup, laissons le maintenant prendre la parole, de ce qu'il se souvient.

~

Quand je me réveillais, j'eus une sensation de tête lourde. Mes yeux mirent un peu de temps à s'ouvrir. J'essayais de me souvenir de certaines choses … Je me souvenais de mon nom, que je savais compter et parler, raisonner en quelque sorte, bref, rien de très extravagant … Je devais juste me réveiller … Mais une chose m'échappait … Je savais qui j'étais, mais je ne savais rien d'autre sur moi. Impossible de me souvenir ce qui s'était passé avant, d'avec qui je vivais, d'où j'étais allé. J'ouvris les yeux doucement.

Je ne connaissais pas l'endroit où je me trouvais …

Cela aurait pu être perturbant, mais je me rendais compte que je ne me souvenais presque pas de ce que je croyais connaître, comme si je me réveillais d'un long rêve dont je n'arrivais plus à me rappeler. Était-ce un rêve ? Ou plutôt un cauchemar … Oui ça devait plutôt être un cauchemar. Je ne savais pas pourquoi, un ressenti …

Alors que je commençais à reprendre un peu ce que j'avais d'esprit, une personne entra dans la pièce où je me trouvais … Une femme. Elle commença à me parler, mais ça résonnait comme un écho dans ma tête si vide. Arca … quoi ? Elle me parlait de quand elle m'avait recueillit … Mais … Qu'est ce qui s'était passé avant ? Je n'arrivais pas à me souvenir. Elle continua de parler, mais ça semblait sortir de ma tête au moment où les paroles atteignaient mes oreilles.

Je ne comprends toujours pas ce que je fais ici, je ne me sens pas à ma place … Comme si … Non, je n’arrive pas à imaginer quoi que se soit. Je ne me souviens pas de comment j'étais de par le passé, mais maintenant, je n'ose même plus regarder les autres en face. Entre temps, j'ai réalisé que quand elle parlait de « talent », c'était une sorte de pouvoir, celui de pouvoir devenir un loup blanc … Je ne comprenais pas trop, mais je crois qu'une part de moi l'acceptait, après tout, même si je me transformais complètement qu'avec une forte émotion, je pouvais réaliser que j'étais mieux sous ma forme animale.

Maintenant, je n'avais plus qu'à comprendre ce à quoi j'aspire à être.