crybaby (hope)

Si on devait demander aux gens qui est Hope, ils seraient probablement incapables de répondre. Et ce serait sans doute vrai même pour des élèves qui suivraient des cours avec elle, tant elle est effacée. On pourrait croire qu'elle agit ainsi uniquement en classe de peur de ne pas savoir répondre à la question du professeur. Et pourtant, il n'en est rien. Il est possible qu'elle soit encore plus discrète une fois sortie de classe, elle a cette incroyable faculté de fondre dans la foule.

Hope est ce genre de personne terrifiée à l'idée qu'on puisse venir lui parler. On ne peut pas dire qu'elle n'aime pas les gens. Elle en a plutôt peur comme on a peur d'une bête sauvage. Elle ne sait pas comment réagir. Elle a toujours peur, lorsqu’une personne qu’elle ne connait pas vient l’aborder, que ce soit pour se moquer d’elle. Et, Hope ne tolère que très peu ce genre de comportement. Elle est beaucoup trop sensible pour encaisser les moqueries, et d'une façon générale la critique elle-même.

Il suffirait d'un petit « bouh » au détour d'un couloir pour qu’elle sursaute.

Comme pour s'éviter des ennuis, Hope est désolée. Pour tout. C'est toujours sa faute, même si elle n'y est pour rien. Dans son esprit, elle a toujours fait quelque chose de mal. Alors elle demande pardon. C'est sa formule magique pour qu'on ne l'embête pas. Pour qu'on la laisse tranquille. Pour éviter la confrontation. Mais aussi parce qu'elle a peur que ce soit sa faute si ça ne va pas. Tant elle a n'a pas confiance en elle. Elle n'est même pas sûre de comprendre le principe de « confiance en soi ».

Ceux qui, malgré tout, s’accroche et parviennent à s'approcher d'elle, pourront se rendre compte qu’il n’y a pas une once de méchanceté en elle. Qu’elle est cette amie fidèle. Le genre d’amie qui, à n’importe quelle heure, lâcherait tout pour vous rejoindre en cas de problème. Elle est si gentille qu’elle offre sa confiance à n’importe qui. Aussi, elle est sans doute un peu crédule, car elle pardonne tout. Si la méchanceté ne l’habite pas, la rancune non plus.

Cela étant, elle a toujours besoin de soutien, parce qu’elle a peur de se lancer. Et qu'elle déteste sortir de sa zone de confort, qu'elle chéri. Il faut toujours la rassurer. Pour tout et n'importe quoi. Car avec cette peur qui l'habite, un rien la fait paniquer, et alors il faut lui expliquer que non, ce n'est pas grave.

Il faudrait aussi ajouter une maladresse quasi maladive. Hope tombe. Tout le temps. Parce qu'elle a la tête ailleurs, parce qu'elle n'a pas fait attention. Vous pouvez être sûrs que s'il y a une racine elle ira y nicher son pied pour tomber. Ce n'est pas voulu. Mais c'est inéluctable. Puis, sa peau marque si vite, qu’elle est forcée de toujours avoir une trousse pleine de pansements sur elle. Aussi, sachez que si elle tient quelque chose, elle finira par le perdre ou le faire tomber.

Néanmoins, malgré tous ses problèmes relationnels, Hope est une bonne élève. Selon ses professeurs, elle pourrait même être excellente. Mais cela voudrait dire qu’elle attirerait l’attention sur elle. Alors elle fait en sorte de ne pas avoir de trop bonnes notes. À défaut de beaucoup sortir avec ses amis, elle préfère se plonger dans un livre. Pour autant, elle n’a aucune idée de ce qu’elle aimerait faire. Probablement écrire des livres depuis un coin reculé du monde ? Ou peut-être un métier où elle pourrait aider les gens, si jamais un jour elle parvient à surmonter sa peur des gens...

Etant arrivée à l’académie à l’âge de six ans, Hope n’a que très peu de souvenirs de sa vie avant l’académie. Avec le temps, même le visage de ses parents est devenu flou… Le seul souvenir précis qu’elle a est le suivant. Si elle s’en souvient si bien, c’est parce qu’elle en rêve souvent.

Il avait d'en l'air ce parfum qu'on ne trouve qu'à l'approche de Noël, ce mélange de marrons chaud et de feu de cheminée, avec cette légère odeur sucrée. Les rues étaient alors bondées de personnes. Toutes bien plus grandes que Hope, toutes plus imposantes. Même les enfants, à ses yeux ils avaient tous l'air plus costauds qu'elle. Et surtout bien plus méchant. Nous étions au jour que chaque enfant attendait, celui de la visite de la rencontre avec le Père Noël. Seulement, la jeune Hope était effrayée. Elle aurait souhaité pouvoir se réfugier comme elle aimait tant le faire. Comme elle avait pu le faire l'année précédente encore. Maintenant, elle était trop grande pour ça, mais encore trop petite pour pouvoir supporter la violence d'une marche dans le centre. Alors, elle était fermement agrippée à la main de son paternel. De peur de se perdre. D'une peur enfantine.

« Alors Hope, tu ne veux pas monter voir le Papa Noël ? »

Maman s'était penchée sur son enfant avec toute la bonne volonté du monde, et toute la bienveillance possible. Et pourtant, rien ne fut suffisant pour donner assez de confiance à la tête blonde, qui fut paralysée à l'idée devoir lâcher la main de Papa. Il est facile de faire paniquer un enfant. Alors, Hope réagit naturellement. Elle se mit à pleurer. Terrifiée par cet homme barbu vêtu de ce rouge criard. La magie de Noël n'avait pas frappé assez fort pour elle. Il n'y eut donc jamais de photo d'une Hope enfant sur les genoux d'un Père Noël si gentil.

Puis un jour, la fièvre frappa. Et malgré toute l’énergie investie pour parvenir à se souvenir de ce qu’il s’est passé, Hope n’arrive pas à savoir comment elle est arrivée là. Ce qu’elle sait, c’est que sa maison est maintenant cette académie.

Même si Hope parvient à voir ses progrès, chaque fois qu’elle rêve de ce jour, elle ne peut s’empêcher de penser qu’elle est toujours cette enfant perdue.